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La transmission de l’entreprise
agricole individuelle
De nombreux exploitants agricoles vont cesser leur activité professionnelle
dans les prochaines années. La cession de l’entreprise est une opération complexe qu’il convient
d’anticiper.

Anticiper la cession de son exploitation permet d’éviter
les désagréments d’une transmission mal préparée.
En premier lieu, l’exploitant
individuel devra
réaliser un bilan patrimonial
qui lui permettra
de définir ses objectifs de
transmission : à qui céder, à
quelle date cesser, quelles sont
les contraintes sur la transmission
de mon foncier, de quelles
ressources pourrais-je disposer
après ma cessation d’activité,
quelle est la valeur de mon entreprise,
comment transmettre,
quel impact fiscal direct et indirect…
? Ce bilan est nécessaire
car il permettra ensuite à l’exploitant
de définir les modalités
financières, juridiques et fiscales
de cession de son entreprise
individuelle.
La transmission du foncier
L’exploitant individuel est locataire
de terre agricole. Le bail
rural peut être notamment cédé
par le fermier à un descendant
majeur ou mineur émancipé,
selon les dispositions de l’article
L411-35 du code rural. Préalablement
à sa cessation d’activité,
le fermier devra donc réaliser la
transmission de l’ensemble des
baux ruraux à son descendant
majeur si l’exploitation est poursuivie
dans un cadre familial. La
cession des baux ruraux au descendant
devra être réalisée avec
l’agrément préalable du bailleur
ou, à défaut d’accord, avec l’autorisation
du tribunal paritaire des
baux ruraux.
Cette transmission des baux
ruraux peut être faite aussi par
la conclusion de nouveaux baux
consentis par les bailleurs au
repreneur familial.
Si l’exploitation est transmise à
un tiers, le fermier devra résilier
les baux conclus avec ses
propriétaires et convaincre ces
derniers de réaliser de nouveaux
baux ruraux au profit du tiers
repreneur.
L’exploitant individuel est propriétaire
de terre agricole. Ces
biens peuvent être vendus au
repreneur de l’entreprise. Bien
souvent, l’exploitant qui cesse
son activité loue ses parcelles
de terre en propriété à son successeur.
Cette location permet
au cédant d’obtenir des revenus
complémentaires de location
pendant sa retraite. La location
prend souvent la forme d’un
bail rural à long terme, ce qui
lui permettra de bénéficier, sur
la valeur des immeubles ruraux,
d’une exonération partielle de
droits de donation et d’une exonération
partielle ou totale d’Impôt
sur la Fortune Immobilière
(cf. encadré 1 : les différents types
de baux ruraux à long terme).
La cession du capital
d’exploitation
L’exploitant individuel est propriétaire
de biens inscrits à son bilan (matériels agricoles, DPB,
parts sociales de coopératives...)
qui pourront être vendus à son
repreneur. Cette cession d’éléments
d’actifs va générer l’imposition
de plus-values professionnelles
qui pourront être
exonérées au titre de différents
régimes d’exonération (cf. encadré
2 : les régimes d’exonération
des plus-values professionnelles).
Si l’exploitant souhaite donner
ses éléments d’actifs à un descendant,
le régime DUTREIL
va permettre d’exonérer 75 % de
la valeur des biens donnés (art.
787 C du CGI). Toutefois, ce
régime est difficilement applicable
en cas de donation d’une
entreprise individuelle car il
supposerait pour le cédant de
donner tout l’actif affecté à l’entreprise,
y compris les terres en
propriété.
Aussi, il peut être conseillé à
l’exploitant individuel de « transformer
» son exploitation individuelle
en société avant la cession
à l’enfant, afin de pouvoir
bénéficier du régime Dutreil-
Société plus favorable que le
régime Dutreil-Individuel (donation
partielle de parts possible).
La mise en société de l’exploitation
individuelle peut également
permettre à l’exploitant de
conserver des revenus en qualité
d’associé non exploitant dans la
société.
En conclusion
Il est recommandé à l’exploitant
individuel d’anticiper la
cession de son exploitation
plusieurs années avant la
date envisagée de l’arrêt d’activité.
Cette anticipation peut
prendre la forme d’un bilan
patrimonial que l’exploitant
réalisera avec ses Conseils,
afin de ne pas subir les désagréments
d’une transmission
mal préparée et non anticipée.



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